Michel Moral
Le mot de ce jour concerne la publication le 11 septembre par l’ANSE du document « A European Competence Framework of Supervision and Coaching ».
Je suis vraiment désolé de revenir si vite vers vous mais la nouvelle est d’une grande importance : il s’agit en effet desbases de la régulation des professions de coach et de superviseur de coach par l’Union Européenne.
Ce document ne devait être publié qu’en septembre. C’est donc aussi une surprise.
J’avais expliqué le processus poursuivi par l’Union Européenne et l’ANSE depuis 2009 dans mon mail du 19 juillet 2014 dont voici un résumé :
L’ANSE a vu le jour en 1997 lorsque plusieurs associations de superviseurs se sont regroupées, elle compte maintenant 8000 membres. Basée à Vienne sa mission est de favoriser les échanges et la coopération entre superviseurs en Europe.
Elle travaille depuis 2009 sur les projets de l’Union Européenne en collaboration avec Eurocadres, en particulier sur les objectifs de l’agenda de Lisbonne. En 2011 se forme une structure de travail entre l’ANSE, Eurocadres et VHS GmbH pour faire une proposition dans le cadre du projet Européen Leonardo da Vinci (développement de l’Innovation) : le projet ECVision.
Celui-ci est choisi par l’UE en 2012 avec pour objectif : « develop a European System of Comparability and Validation of Supervisory Competences ».
Le projet comprend trois livrables :
- Un glossaire qui a été délivré en février 2014,
- une matrice de compétences qu’il était prévu de délivrer en septembre 2015,
- et un processus de validation des compétences dont la date de parution n’était pas précisée. Le projet est inscrit dans le cadre l’EQF (European Qualification Framework) et formera in fine une accréditation des superviseurs « estampillée UE ».
La publication de la matrice de compétences était donc attendue avec impatience, mais plus tard cette année. Il s’agit d’un document de 36 pages que l’on peut télécharger à partir du site de l’ANSE.
Il est articulé selon la logique EQF (European Qualification Framework) et autour de la taxonomie de Bloom.
Chaque compétence est donc illustrée par une douzaine d’indicateurs, parfois plus, relatifs au « savoir », au « savoir-faire » et aux « comportements observables ». Il y a 9 catégories de compétences pour un total de 24 compétences donc au final énormément d’indicateurs.
La matrice de compétences n’est pas faite pour être couverte entièrement mais pour que les organismes concernés puissent y puiser les éléments qui leur paraissent essentiels :
* Elle permet donc à une association de coachs et/ou de superviseurs de décrire son système d’accréditation en fonction de son identité, ce qui lui permettra de se comparer aux autres associations nationales ou internationales.
* Elle permet aussi de comparer les programmes de formation au coaching et à la supervision.
* Enfin elle permettra peut-être de construire une accréditation Européenne de coach et/ou de superviseur de coachs.
* Tout cela devrait offrir une meilleure protection aux clients.
Bref, tout cela avance très vite, plus vite que prévu… Les associations se sont déjà mises à réfléchir à ce que cela signifie pour elles.