Supervision collective des coachs : la question des outils
Bonjour,
L’article du 1ier octobre a suscité quelques questions à propos des « 100 processus différents dont certains très créatifs » en supervision collective des coachs.
Quoique surprenant au premier abord, ce chiffre est très sous-estimé : il provient d’une liste que nous avions établie en examinant les interventions dans les colloques de superviseurs en Europe depuis 2011. Il en ressort que les superviseurs adorent inventer de nouveaux outils de supervision collective et les écoles de superviseurs étrangères ont chacune des catalogues de 40, 50, 60… outils. Donc nous sommes certainement bien au-delà de 100.
Par ailleurs, quelques principes simples permettent de facilement en inventer de nouveaux.
La quantité n’est donc pas au cœur de la question. De notre point de vue, ce qui est important est l’adéquation entre la demande et le processus choisi en prenant en compte le profil du groupe et la dynamique de la session. Le demandeur doit être satisfait mais le groupe aussi.
Disons pour simplifier qu’il y a des groupes « cerveau gauche » ou « cerveau droit » ou bien « cortical » ou « limbique » (voir Hermann, 1978). Egalement, il existe des demandes typiques comme l’analyse d’un dilemme éthique, le rapport à l’argent ou la relation coach-client.
Ainsi pour l’analyse d’un dilemme éthique les approches sont nombreuses : le pour et contre, les valeurs des acteurs du système avec CTT (Cultural Transformation Tools), les risques et bénéfices, les responsabilités et compétences (Corrie & Lane, 2015), le « Practicum » (Hawkins & Smith, 2010), le « Luopan » (Lamy & Moral, 2015), le stretching « responsabilité-conviction » (Lamy & Moral, 2017), une constellation (Motto, 2015), etc…
Selon la demande et le profil du groupe ainsi que son expérience il reste à choisir le processus qui permettra à la fois de satisfaire la demande et de maximiser l’intelligence collective pour le plaisir de tous.
C’est cette réflexion que nous menons depuis plusieurs années avec Florence Lamy et nous avons déjà publié sur le sujet. L’idée poursuivie n’est pas d’établir des correspondances « standard » entre demandes et processus mais de concevoir des heuristiques que le ou les superviseurs peuvent utiliser.
Bonne journée à tous.