Colloque en Asie, suite sur la supervision
Bonjour,
Les deuxième et troisième jours au colloque de l’APAC (Asia Pacific Association of Coaches) il a été plus spécifiquement question de supervision (voir annonce du 25/05).
Tout d’abord, le nombre de participants au colloque est monté à plus de 700 venus de 40 pays et des 5 continents. En particulier, il y avait de nombreux coachs d’Amérique du Sud.
Le 26, il y a eu une session consacrée à la supervision. 200 des participants étaient présents dont un certain nombre de superviseurs venant de Singapour, du Japon, le l’Inde, de l’Indonésie, des Philippines, de l’Australie, du Venezuela et d’ailleurs encore. C’était une belle opportunité pour embrasser d’un seul coup les différentes facettes de la supervision dans le monde. Lorsqu’il y a une telle session sur la supervision au cours d’un colloque en France, nous n’avons pas entre un tiers et un quart du total des participants dans la salle. Le sujet suscite donc ici la curiosité et l’intérêt.
La présentation faite par deux superviseuses de Singapour revenait aux notions de base d’une approche très «UK Centric » : enracinée dans des concepts issus de la supervision en psychothérapie, peu centrée sur les systémiques et très orientée sur la relation, la contractualisation et l’énergie. Cette vision de la supervision est celle, facilement reconnaissable, de l’une des écoles anglaises qui a déployé sa formation dans la région.
Le niveau d’énergie de la salle était plutôt bas malgré une animation créative, en particulier sur les différences entre coaching, mentor coaching et supervision illustrées par des jeux de rôle amusants. Nous en avons discuté le lendemain avec une des animatrices et émis plusieurs hypothèses. La plus satisfaisante est qu’il y a une grande différence de maturité entre des pays comme Singapour, le Japon ou l’Australie où c’est « comme en Europe » et des pays comme l’Indonésie où la supervision est encore un sujet très mystérieux qui suscite un peu de méfiance.
Sans que cela puisse être dénommé « intervision » ou « peer supervision » les coachs de nombreux pays (Inde, Indonésie, Philippines, Thailande, etc..) disent pratiquer une « entraide » entre coachs. Ces pratiques se font sous forme d’échange sur les cas sans utiliser de méthode ou d’outil de supervision.
Il y a eu ce même jour deux sessions sur la Culture Coaching : celle de Magda Mook (directrice des opérations à ICF) à propos de l’étude HCI/ICF et une autre sur l’implémentation de la Culture Coaching en Asie.
Je vous passe les détails et ce qui ressort est que le coaching interne est bien moins développé qu’en Europe et que les sponsors sont encore moins au courant qu’ici de ce qu’est la supervision. En conséquence la coordination de la supervision des coachs internes et externes intervenant dans de grandes organisations ne se pose pas du tout.
Dans une autre session sur la quatrième enquête menée en Chine, Inde et Hongkong il ressort qu’il y a 17% de coachs internes et que très peu bénéficient d’une supervision. Environ 20% des coachs externes sont supervisés. Le coaching d’équipe connaissant un grand succès, la supervision des coachs d’équipe devient une question brulante.
Le 27, j’ai co-animé avec un superviseur Américain un groupe de réflexion sur la supervision avec des superviseurs venus des cinq continents.
Nous avons appris qu’en dehors des associations de coachs abritant des superviseurs ou des associations internationales de superviseurs (essentiellement AOCS) il existe de nombreux groupes régionaux formels ou informels qui ont pour objectif de fournir de la Formation Professionnelle Continue aux superviseurs ou d’abriter des groupes de travail sur des sujets variés. Ces groupes régionaux ont de 15 à 100 membres et une idée est bien sûr de les interconnecter pour y faire circuler l’information.
Un autre sujet de discussion a été le manque de travaux de recherche sur l’impact de la supervision au-delà du supervisé, c’est-à-dire sur le client et l’organisation. Ceci est identifié comme le principal frein à la généralisation de la supervision. Il y aura un webinar début juillet qui fera un point sur le sujet.
Dans cette réunion le niveau d’énergie était très élevé. Nous avons échangé plein de petites nouvelles comme par exemple que Peter Hawkins fera une conférence sur la supervision au Canada en avril 2018 et aussi plein d’idées.
Je dirais pour conclure qu’il y avait une très bonne dynamique dans ce colloque qui a réussi à être vraiment international. Quarante pays représentés, c’est impressionnant. Belle réussite due à une équipe d’organisateurs vraiment très engagés.
Belle journée